lundi 13 juin 2016

Les récits de pélerinages

Je suis tombé sur "Marcher" de Tomas Espedal, un ancien boxeur norvégien publié chez Actes Sud. L'écriture est fluide, le rythme rapide, les petits chapitres poussent à la lecture. C'est l'histoire d'un homme qui un jour "poursuit son chemin"...Je n'en dit pas plus. C'est plein d'humour et en congruence totale avec le sous-titre Marcher "ou l'art de mener une vie déréglée et poétique". L'auteur m'a d'emblée attiré car il change des grands intellectuels, écrivains, académiciens qui marchent beaucoup en ce moment et qui viennent nous abreuver avec leurs ouvrages. Pour Compostelle il y a une tendance, une mode que l'on retrouve dans beaucoup de récits de francophones...Le problème c'est qu'avec des qualités différentes d'écriture on retrouve tout de même un peu la même chose. L'ouvrage de Tomas Espedal tout en ne partant que de la marche s'ouvre sur plusieurs horizons avec une large place accordée au spirituel. Enfin appréciation notable l'ouvrage ne coûte que 7,80e ce qui tranche par rapports à des tarifs excessifs qui montrent que l'auteur, s'affichant pourtant bien " jacquet ", est bien resté les pieds sur terre et prés de ses sous... Car le pèlerinage, s'il est bien une période de désert, exige de s'alléger. Dans une période ou l'on voudrait nous faire croire que les conflits sont uniquement religieux il suffit de gratter un peu la surface pour ne constater qu'une seule chose, c'est toujours des questions d'argent, pour du gaz ou surtout, le plus souvent, du pétrole...Le pèlerinage par une réappropriation de l'espace à sa dimension humaine et une hiérarchisation par rapport aux besoins essentiels recadre sur les choses simples, vitales, le lien à la nature, la condition d'homme. L'argent roi n'est plus là. On passe dans le hors-cadre sociétal pour se retrouver soi. Rupture salutaire. Merci donc à Tomas Espedal de nous faire marcher dans ses pas, sans nous faire marcher.

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