lundi 13 juin 2016

Le pèlerin, un migrant volontaire?

Le pèlerin se rend vers un site spirituel dans le cadre d'un cheminement physique et intérieur spécifique, sur les "pas" d'un saint ou d'une sainte, dans une intention particulière. Le migrant fuit sous la contrainte. Le pèlerin éprouve le besoin d'une coupure féconde lui permettant de trouver plus de paix en lui même. Il peut s'agir d'un appel, d'un besoin mais nous sommes loin des dimensions contraignantes du migrant. Surtout celles que nous découvrons dans les actualités, catastrophiques. Le migrant s'inscrit peu dans une démarche spirituelle même si les destinations sont souvent ciblées sur des territoires aux communautarismes bien établis, spécialement musulmans. Les chrétiens d'Orient, grands oubliés de l'Europe pourtant établie sur des racines chrétiennes, et donc judéo-chrétiennes, fuient les persécutions. Le fond est-il vraiment religieux. On en doute fort. C'est plutôt, sous les couches religieuses de surface, l'odeur du pétrole qui pointe. Celle de l'argent roi. Bref, le fossé s'agrandit en de multiples craquelures entre le pèlerin et le migrant. Même si l'on peut considérer la migration comme une sorte de pèlerinage contraint vers des inconnus contrastés. Le pèlerin comme le migrant ne seraient-ils pas tous deux à la recherche de la lumière? L'expression bien connue "le soleil brille pour tous" est là pour nous le rappeler. L'un comme l'autre n'ont t' ils pas le besoin d'être accueillis? C'est une question dont la réponse est assez simple, la réponse est oui. Comme le labyrinthe de Chartres nous invite à la réflexion intérieure la situation du migrant comme le cheminement du pèlerin nous percutent. Il y a mouvement. Il y a issues et impasses. Issues pour le migrant qui va trouver un lieu de paix sur un territoire, issues pour le pèlerin qui va trouver un lieu de paix intérieure en son âme et conscience. Impasses pour le migrant qui coule en mer, pour le pèlerin qui tourne en rond et s'enfer-me sur lui même dans une fuite nombriliste. J'en viendrais pour conclure à cette célèbre petite histoire pêchée je ne sais plus ou (je ne trouve pas l'accent) ni quand de la grenouille tombée dans le bocal de lait et qui jusqu'à l'épuisement s'agite, touchée par le désespoir elle s'aperçoit soudain que sa volonté exprimée concrètement a permit la transformation du lait en beurre...et ce dernier, par sa dureté, lui offre la possibilité de s'en sortir. Pour le migrant comme le pèlerin l'heureuse issue passe par une concentration sur l'essentiel nécessitant une grande énergie, l'épilogue heureux ou non faisant appel à la grâce et non pas à un déterminisme stérile. Au dessus du labyrinthe, de Chartres ou d'ailleurs, c'est Dieu qui a le pendule, la boussole, le coeur parlant au coeur surtout.

Philippe Sanguinetti, Valbonne, le 6 octobre 2015
philippesanguinetti@hotmail.com

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